Comment remettre la performance sportive en marche lorsqu'elle s'est mise en pause ?

Dans la carrière d’un athlète, il y a toujours des hauts mais il y a aussi des bas. Ce qui fait d’un sportif, un champion, passe inévitablement par sa capacité à se « relever ». Est-ce une raison pour laisser un champion retrouver seul le chemin de la performance quand le mental ne suit plus ? La réponse est évidemment non. Existe-t-il une méthode pour y arriver ? Cet article a pour objectif de décrire les étapes essentielles par lesquelles un ex-champion doit passer pour redevenir un champion !

Un cercle vicieux

La problématique de l’échec récurrent repose, tout d’abord, sur le fonctionnement même du cerveau. Ce dernier, contrairement à ce qui était admis il y a quelques années, n’est pas un organe réactif mais plutôt prédictif. En effet, le cerveau est une « machine » qui passe son temps à anticiper et à prédire. Accumuler plusieurs fois des contre-performances peut entrainer chez le sportif de haut niveau un cercle vicieux basé sur le fonctionnement en boucle suivant :

  • D’abord, le cerveau ayant connu plusieurs échecs, va « prédire » la suite des compétitions en fonction des références passées antérieures. Il mettra alors parfois en œuvre tout ce qu’il « faut » pour échouer encore une fois !
  • Ensuite, chaque échec entame un peu plus la confiance en soi et le doute.
  • Enfin, d’un point de vue des neurosciences, la motivation est basée sur la récompense à très court terme. C’est comme cela que cette dernière va s’estomper en raison d’un manque de récompenses quotidiennes.

Et ainsi de suite….

Voilà comment, même en travaillant énormément sur la partie technique et sportive augmentant intrinsèquement la performance, le sportif peut rester « bloqué » mentalement dans ce cercle vicieux.

Bien entendu, le fait de travailler analytiquement sur les résolutions des causes techniques de la baisse des performances va jouer sur une reprise de la confiance en soi. Cela peut-être simplement suffisant pour casser ce cercle vicieux.

Si ce n’est pas le cas, il faudra « taper » plus fort, pour contrer le niveau 2 !

Accéder au niveau 2 !

Dans la difficulté, le sportif devient inévitablement résilient. Cette capacité à faire face à l’adversité est indispensable pour passer les coups durs. Un des bénéfices directs de la résilience est la capacité à prendre du recul sur sa performance. En d’autres termes, le sportif est capable d’utiliser la dissociation, capacité de représentation mentale permettant de pouvoir s’observer « à la place d’un spectateur ». Ce premier bénéfice issu directement de la résilience permet, entre-autre, de comprendre les erreurs, de les accepter plus facilement et surtout de comprendre ce qu’il va falloir faire pour performer.

Passer en mode efficace

Si tout cela ne suffit pas, le plus efficace est de travailler avec ce qui constitue 90 % du fonctionnement du mental : l’inconscient.

Bien entendu, il est possible de travailler à partir d’un échange conscient avec le sportif en lui expliquant rationnellement par A plus B tout ce qu’il doit mettre en œuvre pour réussir. À l’inverse, il est aussi possible de le laisser s’exprimer pour qu’il ait, lui-même, les « déclics » indispensables pour retrouver le succès. Malheureusement, tout ce fonctionnement conscient constitue uniquement les 10 % de son activité mentale. Actuellement, c’est ce qui est généralement fait mais c’est très souvent plus long : 10 % est 9 fois plus petit que 90 %….

À cela, il convient de rajouter une spécificité du fonctionnement inconscient : l’intention positive. Parfois, l’inconscient a de bonnes raisons de faire en sorte que le sportif continue dans ses contre-performances. En effet, l’inconscient a toujours une intention positive (un bénéfice secondaire en d’autres termes) pour la personne qu’il « protège ».

Voici un exemple simple et très schématique pour illustrer mes propos. Combien de personnes veulent s’arrêter de fumer, conscientes des dangers sur leur santé, mais n’y arrivent pas ? Alors que la partie consciente (10 % des activités du mental) dit « arrête », la partie inconsciente (90 % des activités du mental), quant à elle, résiste en « affirmant, quand tu fumes, ton stress baisse instantanément alors continue de fumer ». Ainsi, quand il s’agit de s’arrêter de fumer durablement et définitivement, il faut faire de l’écologie intérieure ! En comprenant, tout d’abord, quelle est l’intention positive de l’inconscient pour ensuite montrer à ce dernier qu’il existe des solutions toutes aussi efficaces et directement mobilisables pour faire baisser le niveau de stress alors l’arrêt de la cigarette sera possible.

Je précise que cet exemple n’est qu’UN exemple. Ceci n’est donc pas une généralité bien au contraire. Les intentions positives de chacun sont toutes uniques !

Par conséquent, pour en revenir au problème du sportif, et afin de gagner du temps, il est utile de travailler à la compréhension de l’intention positive pouvant être le moteur de la répétition des contre-performances. Cette démarche est indispensable dans un monde sportif où la concurrence est de plus en plus rude ! La performance se mesure aussi dans la façon dont les problèmes sont réglés ! Le sportif apprendra alors à explorer certains modes de travail plus efficaces pour lui comme les états modifiés de conscience.

Ainsi, lorsque le cercle vicieux est cassé, la place est faite pour un autre cercle, vertueux cette fois-ci. Très souvent, à ce stade, il n’est pas exclu de constater que les performances qui sont de retour sont parfois supérieures aux succès passés !