Au delà des limites

« Cela semble toujours impossible, jusqu’à ce qu’on le fasse » écrivait Nelson Mandela. Passer au-delà des limites dans la performance sportive peut se résumer à une seule chose : la puissance du mental. Que ce soit fait avec insouciance, détermination ou transcendance, l’histoire est systématiquement toujours la même. Elle dépasse souvent le sportif de haut niveau. À travers plusieurs cas concrets, vous allez découvrir comment ce dépassement a une logique et une méthode bien particulières connues de ceux qui ont réussi à transformer l’impossible en possible.

Faire mentir tous les scientifiques de la planète

Il y a plus de 30 ans, j’ai eu la chance de croiser le chemin de Jacques Mayol. Cet apnéiste français a inspiré le film Le Grand Bleu de Luc Besson. En 1976, l’ensemble de la communauté scientifique spécialisée en hyperbarie était unanime sur le fait qu’il était impossible de descendre en apnée à plus de 60 mètres de profondeur. Au-delà, la pression exercée sur les poumons « provoquerait inévitablement une implosion ». En dépit de ces prophéties scientifiques, Jacques Mayol s’était fixé comme objectif de passer de l’impossible au possible en atteignant la profondeur de 100 mètres en apnée. Cet homme était à l’opposé du stéréotype attendu pour descendre dans les abysses : il était maigre et chétif ! C’était avant tout un sportif persuadé qu’il pouvait atteindre une telle profondeur avec la puissance de son mental.

Pour cela, il pratiqua et étudia énormément le Zen et le yoga. Il rencontra des maitres yogis capables de maitriser, par la pensée, leur rythme cardiaque. Pour moi, tout cela était à l’époque une vraie science-fiction. Et pourtant, non seulement Jacques Mayol a réussi à dépasser cette limite des 100 mètres. Mais il a aussi montré que la puissance du mental entrainait inévitablement des adaptations physiques. En effet, pour éviter la détérioration des alvéoles pulmonaires due à la pression, le corps de Jacques Mayol se transformait à chaque fois qu’il arrivait à une profondeur approchant les 60 mètres. Le sang délaissait alors les extrémités du corps pour se concentrer exclusivement sur les organes vitaux. Autrement dit, le cœur, le cerveau et les poumons. L’important afflux sanguin en direction des alvéoles pulmonaires avait pour objectif de durcir ses poumons pour les rendre résistants à la pression. À cette époque, ce phénomène avait été observé uniquement chez les mammifères marins comme les dauphins et les baleines. En 1976, Jacques Mayol atteignit la profondeur de 100 m et fit mentir tous les scientifiques. Depuis, le record mondial est détenu par Herbert Nitsch avec la profondeur de 214 mètres.

Pour passer de l'impossible au possible

L’impossible peut se définir par tout ce que le sportif considère comme inatteignable. Parfois, certains d’entre eux entrent dans une nouvelle dimension et dépassent très largement les objectifs qu’ils s’étaient fixés. Systématiquement, ce dépassement s’est réalisé grâce à une logique « particulière ». Après avoir entrainé leur corps durant des milliers d’heures à devenir le plus performant possible, ces athlètes se demandent comment exploiter leur mental. Cette partie d’eux même à laquelle ils n’ont pas spontanément accès. Le mental fait la différence dans le très haut niveau. Il permet de passer de l’impossible au possible.

C’est le cas notamment de cette athlète qui sait dorénavant en quelques secondes comment « basculer » dans un état modifié de conscience. Cela afin de passer au-delà du seuil de la douleur lors de ses courses de fond. C’est le cas aussi de ce rugbyman qui a su améliorer ses capacités physiques, notamment sa vélocité. Et cela en intégrant une préparation mentale associée à cette spécificité. C’est aussi le cas de ce footballeur professionnel ayant su dominer son jeu exprimant à 100 % ses compétences techniques grâce à la compréhension qu’il a acquise sur la façon de maîtriser son mental. C’est aussi le cas de cet handballeur professionnel qui a su améliorer ses perceptions sensorielles. Mais aussi son analyse du jeu avec la visualisation mentale. Finalement, cette logique « particulière » consiste simplement à déconfiner le corps et l’esprit pour servir la performance.

Certains ont des longueurs d'avance

Ainsi, cette logique s’intègre progressivement en tant que méthode. Elle permet, à ceux qui y adhèrent, d’avoir des longueurs d’avance dans cette culture du dépassement de soi. Pour d’autres, ces préparations mentales sont encore réservées aux athlètes en difficultés. Cette vision réductrice sera surement une étape à passer pour les emmener vers de nouveaux sommets.