LES CHAMPIONS...À L'ENTRAÎNEMENT

Il existe parfois des paradoxes dont certains sportifs de haut niveau aimeraient bien se passer. Un des plus durs est surement celui d’être champion…mais uniquement à l’entrainement. Le but de cet article n’est pas d’en expliquer les raisons, souvent trop personnelles, mais plutôt de donner les outils permettant de sortir de cette spirale infernale. En acceptant de travailler principalement sur le « comment », il est alors possible de gagner du temps sans s’enliser dans le « pourquoi » !

Deux versions différentes cohabitant chez la même personne

Comment un sportif arrive-t-il à être le meilleur à l’entrainement et ensuite systématiser les contre-performances en compétition ? C’est très simple : il emprunte d’autres chemins neuronaux ! Plus précisément, il a développé sans le vouloir une version de lui-même à l’entrainement plus performante que la version en compétition. Le cerveau a ainsi la capacité de « jongler » avec différentes versions en fonction du contexte. Bien entendu, entre l’entrainement et la compétition, le contexte est totalement différent. Étant impossible que l’entrainement soit strictement identique à la compétition, alors il ne reste plus qu’une solution. Il faut travailler sur les conséquences imposées par l’évènement.

La gestion du stress

Il n’existe pas de bon ou de mauvais stress. Il n’y a qu’un stress avec des niveaux variables. Trop bas, il ne permet pas au sportif de se surpasser. Trop haut, il est responsable de « formidables » contre-performances aussi !

L’équilibre à trouver est donc très subtile. Il doit se faire individuellement pour permettre une synchronisation de toutes les capacités physiques et cognitives. Pour trouver cet équilibre personnel, il existe deux outils efficaces.

 

L'automatisme positif

Le premier est la mise en place de ce que j’appelle un « automatisme positif ». Il consiste simplement à faire en sorte que le cerveau associe une image spécifique avec un état. Ainsi, en se remémorant l’image, le cerveau va reproduire l’état physique et physiologique. Dans la vidéo explicative faite avec Camille Lacourt, quintuple champion du monde de natation, vous allez découvrir une image mentale particulière induisant un niveau de stress optimum.

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L’image prise est celle d’une roue qui tourne en passant par le front et les pieds suivant une symétrie axiale par rapport au corps et surtout vis-à-vis des hémisphères gauche et droit du cerveau. Une fois cet automatisme positif enregistré, en période de stress trop intense, la personne va constater que « sa roue » est différente. Par exemple, elle ne tourne pas dans le bon sens. Ou encore à la bonne vitesse ou dans la bonne direction. En transformant progressivement cette roue « perturbée » par le stress en celle que la personne a créé mentalement lors de « l’automatisme positif », le corps va immédiatement se remettre dans son état physique et physiologique initial. Les personnes ayant une montre connectée peuvent s’amuser à mesurer leur rythme cardiaque. Et alors constater que ce dernier change quasiment immédiatement. Cet automatise positif est utilisé quotidiennement par tous les leaders d’opinions que j’ai le plaisir d’accompagner. Que ce soient des sportifs de haut niveau, des artistes, des ministres ou des chefs d’entreprise.

La Programmation Neuro Linguistique

Un deuxième outil très efficace est, quant à lui, issu de la Programmation Neuro Linguistique. Il consiste à réduire la charge émotionnelle provoquée par le contexte de la compétition. Quand vous demandez à un sportif de haut niveau souffrant de contre-performances récurrentes de se remémorer ses souvenirs de compétition en fermant les yeux, il est fort probable que son cerveau produise une image impressionnante voir traumatisante. Ce mécanisme est semblable à celui des phobies. En effet, une phobie est une peur systématique empêchant de faire. Ainsi, une personne, ayant la phobie des araignées, transforme mentalement souvent ce minuscule animal en un monstre immense. En changeant l’image, la PNL (Programmation Neuro Linguistique)  permet de changer l’état associé. Les résultats sont immédiats !

Changer la version en compétition

Après avoir maitrisé le niveau de stress, il est alors indispensable de créer une nouvelle version de l’athlète en compétition. Pour cela, il est nécessaire de « construire » un pont reliant l’entrainement à la compétition. Le cerveau aime bien ce type de « construction » que les neurosciences qualifient d’ancrage. Avoir une routine, un objet ou quoi que soit d’autre pris en entrainement pour le réutiliser en compétition va constituer le pont rapprochant les deux versions du sportif.

Avec ces clés simples et directement exploitables, la confiance en soi sera alors progressivement de retour. Si ce n’est toujours pas le cas, il faudra alors travailler sur la « partie immergée de l’iceberg » : l’inconscient ! Ce dernier a toujours une intention positive même lorsqu’il « oblige » le sportif à faire des contre-performances. En proposant à l’inconscient des alternatives permettant de conserver l’intention positive (ou bénéfice secondaire) tout en devenant champion lors des compétitions, le sportif aura alors découvert que 90 % de son activité cérébrale est inconsciente. Ne pas en tenir compte reviendrait à prendre en considération uniquement la partie émergée de l’iceberg !